>Du 20 juillet au 4 août 2010, nous sommes partis en vacances en Corse, mon épouse, mon fils cadet et moi. Après une journée de mer entre Nice et Calvi, nous accostons sur l'île de beauté.
Ce n'était certes pas du tout la saison pour l'observation optimale de la faune et de la flore, mais j'ai toutefois pu faire quelques observations intéressantes. L'espèce marquante de Corse que je n'ai malheureusement pas pu voir et ce, malgré de gros orages en montagne,
est la salamandre corse, Salamandra corsica. J'ai eu également beaucoup de difficultés pour trouver le crapaud vert, Bufotes balearicus, malgré des biotopes propices comme la plage de Cupabia qui pourtant recelait d'innombrables Pelophylax bergeri et quelques cistudes, Emys orbicularis. Je me suis heurté
à la difficulté d'observation et de prise de vue du discoglosse corse, Discoglossus montalentii, cette grenouille étant très craintive et rapide à la fuite, fréquentant des rivières coulant dans des lieux escarpés, glissants et peu commodes d'accès.
Parfois la chance et ma curiosité me donnait des résultats plus faciles en trouvant cette espèce en compagnie de l'Euprocte corse, Euproctus montanus, dans un bassin de rétention d'eau comme il y en a à Zoza. C'est dans cette vallée que j'ai trouvé l'unique Hierophis viridiflavus morte sur la route. La magnificence des aiguilles de Bavella compense le peu de reptiles fréquentant
cet endroit. Seuls quelques insectes butinaient les immortelles communes, (Helichrysum stoechas) de la famille des Astéracées, une des rares plantes encore en fleur à cette saison. J'ai été frappé par le peu de variété des insectes rencontrés, tout au plus une dizaine de papillons et de sauterelles; là encore, ce n'est pas la meilleure saison. Très peu d'oiseaux et un seul hérisson de nuit sur la route.
Nous avons visité le plateau de Coscione près de Quenza, quelques insectes, lépidoptères et lézards se faisaient discrets et peu nombreux par rapport à ce qu'on peut rencontrer dans les Alpes à pareille époque.
Dans l'ancien fortin de Bonifacio, exploré par temps frais et bruineux, j'ai pu trouver quelques Discoglosses sardes, Discoglossus sardus, peu de rainettes sardes, Hyla sarda et aucun crapaud vert. Une très belle argiope lobée
avait tissé une toile impressionnante.
La rivière U Cavu au nord de Porto Vecchio apporte son lot de touristes car l'endroit est très agréable pour la baignade en rivière, les rives sont fréquentées par de nombreux Podarcis tiliguerta que j'ai surpris mangeant des restes
de pic-nic (jambon, pain, fruits) ! Au fond de ce canyon magnifique et en remontant dans les montagnes, il est possible de rencontrer la salamandre corse au printemps ou à l'automne.
Pour une halte en Corse du sud, loin des plages et des moustiques, optez pour Le Ranch, à Sorbollano. La cuisine de Madame Mariani est délicieuse et l'endroit calme.
>La carte de Corse avec les lieux prospectés. |
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Le reptile le plus aisé à observer en bord de mer reste la tarente, Tarentola mauritanica. De splendides Éphippigère vert vif, Uromenus brevicollis insularis? se voient en nombre la nuit autour des
lampadaires. |
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Uromenus brevicollis insularis; pour les lézards, je n'ai malheureusement croisé que le lézard tyrrhénien, Podarcis tiliguerta, dont voici quelques exemplaires photographiés vers Filitosa. De nuit j'ai pu rencontrer un hérisson (u Ricciu).
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Toujours près de Filitosa, je rencontre quelques rainettes sardes en couzrs de métamorphose. Les pins à Bavella sont magestueux et travaillés par les rigueurs climatiques. |
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Quelques lépidoptères se posent sur les fleurs, rares: le silène (Brintesia circe) et L'Amaryllis (Pyronia tithonus) mâle se cotoient le temps d'un butinage éphémère; plus loin, une aconit, Aconitum napellus corsicum brille de son éclat bleu. |
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De nombreux insectes diptères (ici deux syrphidae avant le lepture fauve) et quelques papillons (ici encore un Amaryllis) butinent à Bavella, principalement sur les immortelles et les églantiers. Photos Kenza Vaucher |
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Un longicorne, le lepture fauve (Paracorymbia fulva) partage les fleurs avec des argus qui sont assez nombreux, mais dont les espèces sont difficiles à déterminer. Ici une femelle d'Azuré de l'ajonc, sous espèce corse
(Plebejus argus corsicus), suivi d'un gros diptère. Photos Kenza Vaucher. |
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Le ballet des Calopteryx, Calopteryx virgo en bord de ruisseau sur le plateau de Coscione est magnifique; le mâle est à gauche, la femelle dévore un diptère. Il existe deux espèces en Corse: Calopteryx virgo et Calopteryx haemorrhoidalis. |
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Une Calopteryx mâle, un couple de gerris (Les Gerris lacustris sont des insectes hémiptères du même ordre que les punaises), un couple de papillons nacrés qui finit en trio... |
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Les paysages du plateau de Coscione près de Quenza forment une vuie paisible dont l'accès est facile; compter environ une journée de marche pour en faire le tour.
Ici prospèrent vaches, chevaux et cochongliers; une femelle de lézard thyrrénien se laisse approcher de très près. |
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Suite de la ballade au plateau de Coscione et fourmilion de la famille des Myrmeleontidae. Ce document montre les différentes espèces françaises. |
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Une belle Pelophylax bergeri en bord de route vers Zoza et les grands discoglosses sarde, Discoglossus sardus, près de Bonifacio. |
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Discoglossus sardus, mâle adulte face ventrale et juvénile; rainettes sardes, Hyla sarda. |
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Hyla sarda juvénile, Discoglossus sardus, Argiope lobata (Bonifacio) et Pelophylax bergeri, plage de Cupabia. |
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Pelophylax bergeri prenant la pose, Emys orbicularis à l'embouchure de la petite rivière de Cupabia. |
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Quelques magnifiques criquets (dont un exemple d'homochromie sur le sable exemplaire), un Locusta migratoria migratoria et des Pelophylax bergeri faisant la sieste: Cupabia. |
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Locusta migratoria migratoria est le plus grand criquet de Corse. Ces photos ont été réalisées avec un zoom Zuiko 50-200mm. |
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Le fameux euprocte de Corse, Euproctus montanus, par ordre: mâle, femelle, et mâle: le mâle possède une ligne vertébrale marquée, une tête massive et triangulaire et un cloaque proéminent,
caractéristique des salamandridés; ici à Zoza. |
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Femelle à gauche, mâle à droite. |
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Euprocte et différents insectes: hymènoptère, diptère et lépidoptère (Argus ssp) butinant sur des immortelles. |
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Suite des butineurs principalement sur des immortelles, au Col de Bavella. |
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Un coléoptère de la famille des cerambycidae, le Lepture porte-coeur Corymbia cordigera, une mouche Syrphus ribesii, un orthoptère (larve de Tettigonia viridissima ?) et un Podarcis tiliguerta à Bavella. |
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Ce ruisseau près de Bavella abritait des larves d'euproctes et de Salamandra corsica, des euproctes adultes (ici un mâle) et l'endémique Discoglossus montalentii. |
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Cloaque de la femelle et du mâle (droite) d'Euprocte, Discoglossus montalentii de nuit, repéré grâce aux yeux dans le faisceau de la lampe de poche. Un couple de lézards tyrrhéniens, femelle sur cette ligne, mâle sur la suivante. |
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Et pour finir un magnifique crapaud vert femelle, Bufotes balearicus, trouvé en bord de route direction Cupabia. |